LA CORSE EN 500 PAGES

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Guagno - Guagnu

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Mairie - Village -20160 GUAGNO

Téléphone : 04.95.28.31.24

Ouverture : Le Jeudi de 10h à 12h; Le Samedi de 10h à 12h    


 

   Autrefois appelé Guagno-les-Bains en raison de ses sources thermales dont l'exploitation remonte au XVIème siècle, Guagno est un lieu riche en découvertes. Arrêtée pendant de nombreuses années, l’exploitation des sources soufrées a repris et l’établissement thermal a été reconstruit.

   C’est un village étiré en gradins sur un sommet, et ses maisons anciennes sont parfaitement intégrées à un ensemble restauré homogène.

   Guagno est aussi le lieu où se trouve le monument du curé Circinellu. Connu pour son refus du rattachement à la France, il dirigea durant trois années une résistance avec les montagnards du Tritorre. Né Dominique Leca, l’abbé refusa de prêter serment à Louis XV après la défaite de Ponte Novu, et pris le maquis. On le retrouva mort en 1768 dans une grotte près d’Ania di Fium’orbu, son fusil dans une main, et son crucifix dans l’autre.

 

   Le village est aussi la patrie du célèbre bandit Théodore Poli qui nécessita une opération militaire en 1822 pour mettre fin à son activité. Il devint bandit suite à un malentendu concernant le service militaire : en effet, un de ses ennemis l’accusa, à tort, de vouloir déserter. Arrêté, Théodore Poli tua le brigadier, pris le maquis, et décida de pourchasser les gendarmes.

   Ses coups d’éclat lui valurent le respect de la population, qui vit en lui une résistance à l’état français, incarné par les autorités. Il fit de plus des émules : bientôt, il fut rejoint par le bandit Galluchio, les frères Multedo, et Brusco. Les bandits le nommèrent ainsi roi de la montagne, lui octroyant le droit de vie et de mort sur son territoire. Ils fondèrent également la république d’Aïtone, frappant les classes aisées d’un impôt que nul ne leur refusa. Ils se dotèrent même de percepteurs, de juges, et d’un système administratif embryonnaire. Ils rendaient des jugements, passaient des lois, et rendaient des sentences lors de cours martiales. Cependant, dans les années 1820, le gouvernement décida de mettre fin à ce système qui devenait de plus en plus établi. Les nombreux assauts des brigadiers forcèrent les chefs de Poli à se disperser, et bientôt, la confiance fut rompue. Isolés, ils s’accusèrent mutuellement de trahison et finirent par s’entretuer. Théodore Poli fut le dernier à tomber ; toutefois, les histories divergent sur les circonstances exactes de sa mort.  

   Le mont Tritore, qui culmine à 1502 mètres, domine le village. Son nom, qui signifie «trois tours», vient de sa forme étrange, à l’origine d’une légende locale. Autrefois, un berger gardait paisiblement ses troupeaux, lorsqu’il vit apparaître un étrange cavalier aux cheveux roux, qui demandait l’hospitalité pour la nuit.

   Une fois arrivé à la bergerie, il fut prévenu que l’inconnu était le Diable, et que la jument qui l’accompagnait était une jeune fille changée en animal en guise de punition. La demoiselle voulut mettre fin à sa condition, et proposa au berger de l’aider : il n’avait qu’à faire le signe de croix avant de présenter au cavalier son repas. C’est ce qu’il fit. Alors le Diable entra dans une terrible colère, déchaîna un orage et entraîna sa jument dans une course éffrénée à travers les montagnes. Prise de panique, elle se lança contre le mont Tritore, et l’impact fut si violent qu’il se fendit en trois, lui donnant son nom. Le Diable disparut ensuite dans la nuit, et ne vint plus jamais perturber le berger. On dit également que, dans sa course, la jument donna naissance au lac du Diable en enfonçant son sabot dans le sol, et que l’on peut encore voir l’empreinte qu’elle a laissé dans la falaise du Lancone.